LETTRE OUVERTE A FRANÇOIS BAYROU
Mon cher François,
Cela me démangeait depuis de nombreuses années de prendre le temps de t’écrire mais les élections présidentielles m'en donne enfin l'occasion.
Je me suis engagé dans la politique au soir du 10 mai 1981 à la suite de la victoire de François Mitterrand.
Étant étudiant en droit, des amis jeunes giscardiens m’ont sollicité afin de me présenter dans ma faculté de droit sur la liste du collectif des étudiants libéraux de France (CELF).
J’ai non seulement été élu mais suis devenu quelques années plus tard vice-Président de ce syndicat chargé des fédérations de Provinces.
Parallèlement je me suis engagé dans un club de réflexion politique dénommée République et Démocratie ou j’ai eu l’honneur de te recevoir en 1983 comme intervenant dans les grands salons de la gare du Nord à Paris.
Puis ce fut les élections présidentielles et notre combat aux cotés de Raymond BARRE.
Par la suite nos parcours nous ont fait nous rencontrer à multiples reprises puisque devenu Président de l’UDF en Dordogne dans les années 95 et Maire adjoint à Périgueux j’ai eu l’occasion de te revoir lors de la campagne d'Édouard BALLADUR ou aux cotés de Xavier DARCOS aussi bien dans les moments heureux que dans des tristes circonstances.
En 2002, Démocratie libérale ayant participé à la création de l’UMP, j’en suis devenu membre.
Cela ne m’a pas empêché de suivre la création du MODEM et de ton action, toujours placée dans une détermination sans faille malgré les aléas politiques !
Je connais bien aussi une partie de tes élus avec qui je siège aussi bien dans l’opposition de la ville de Périgueux que dans celle de la région Aquitaine et avec qui nous partageons souvent une même vision pour nos collectivités.
En cette veille de second tour je voudrais faire appel à ton sens politique et à ta clairvoyance.
En mon fort intérieur je suis persuadé que tes valeurs n’ont pas changé et qu’elles sont très éloignées de celles portées par la gauche Française.
Ton analyse économique ne peut avoir variée à tel point que tu pourrais aujourd’hui adhérer aux thèses d’une économie autiste à l’environnement international, prônant le protectionnisme comme seul voie de salut, ou les contraintes et les normes seraient tellement dissuasives qu’elles pousseraient à encore plus de délocalisation et annihileraient notre compétitivité.
Les valeurs Européennes que nous avons défendu avec Valéry Giscard d’Estaing, Alain Lamassoure et tant d’autres sont incompatibles avec le projet de monsieur Hollande visant à renégocier des traités ou à remettre en cause la politique Franco-Allemande et encore moins de ses alliés d’un jour !
La démocratie chrétienne que vous incarnez, ne peut accepter cette laïcité sectaire, la réforme des règles du mariage ou de l’adoption, pas plus qu’une réforme fiscale visant à réduire la transmissibilité du patrimoine ou à remettre en cause les tranches du quotient familial.
Et que dire ne notre indépendance énergétique que tu as toujours défendue et qui serait livré en pâture électorale aux écologistes en même temps que notre agriculture ou nos traditions rurales.
Mon cher François, je partage en grande partie ton projet lorsque tu évoques l’agriculture, l’accès à la santé, l’investissement dans la recherche et l’innovation, le droit au logement, la sécurité sur le territoire de la république ou la protection du modèle social.
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réunion avec François BAYROU en 1982 ! |
Mais sincèrement en ton âme et conscience, le programme de Nicolas SARKOZY sur l’ensemble de ces sujets est-il si éloigné du tien ?
Veux-tu pour tes enfants et petits-enfants qu’ils connaissent une France dirigée par un gouvernement socialiste otage des verts et du front de gauche ?
Alors mon cher François pour eux, pour notre Pays, assume cette responsabilité qui est la tienne et appelle à voter celui qui défend le choix d’une société unie et ouverte, qui défend la valeur du travail, qui défend l’autorité mais qui sait aussi défendre les plus fragiles et ce dans un environnement Européen et mondial que nous ne devons plus craindre parce que de toute façon il nous est imposé.
En espérant que cette lettre, d’un ex compagnon de route t’aura au moins touché, je t’adresse mon cher François, mes sentiments amicaux.
Philippe CORNET
Conseiller régional d’Aquitaine
Conseiller municipal de Périgueux